À l’école de mon village
Mon village natal, que j’ai
quitté il y a longtemps, s’étend nonchalamment sur les collines des
Basses-Laurentides au nord du fleuve Saint-Laurent et à l’est de la rivière des
Outaouais. Contrairement à la plupart des autres villages de la région il ne
s’était pas construit autour d’un croisement de deux routes, mais plutôt le
long des deux bras d’une fourche.
Quand on y arrivait du sud après avoir traversé des petits villages aux
noms pleins d’enluminures, Saint-Émile-de-Sufolk, Notre-Dame-de-la-Paix,
Saint-André-Avelin, la route faisait une large courbe vers la gauche au bout de
laquelle elle se séparait en deux. Le bras de droite s’en allait directement,
en moins de cinq kilomètres, en obliquant vers le nord, au moulin à bois,
principale industrie et premier employeur du village. On l’avait construit à un
emplacement idéal, à la lisière d’immenses forêts, réservoir quasi inépuisable
de ressources premières, et au bord de la rivière sur laquelle les bûcherons
avaient longtemps transporté les billots. Le village comme tel se déployait des
deux côtés de l’autre bras, plus sinueux, qui montait et descendait au gré des
buttes. Quelques années après mon départ, l’année du centenaire de la fondation
du village, on l’avait pompeusement nommée « Rue du Centenaire ».
Le premier bâtiment tout de suite après la fourche, c’était la forge.
Je me souviens qu’elle était encore en fonction quand j’étais enfant. Je me
souviens des bruits percutants des marteaux, des hennissements des chevaux, des
exclamations des hommes et même des jets d’étincelles qui sortaient de cet
antre maléfique. Un peu plus loin, de l’autre côté de la route, il y avait la
maison de madame Vanbeesbrook, la couturière du village. Nous les enfants, nous
avions toujours cru qu’elle était une vieille fille endurcie, mais en fait,
elle était venue très jeune s’installer dans le coin avec son mari médecin mais
celui-ci était mort subitement et elle était restée veuve sans enfant sans
avoir envie de revenir dans son pays, les Pays-Bas. Après l’échoppe du
cordonnier, monsieur Godin, père de treize enfants, venaient les maisons des familles
Fillion et Auger, puis celle des Quenneville; ces trois demeures faisaient face
au petit lac Raquette où se trouvait la « plage municipale ». Ce n’était
qu’une petite bande de sable entre les bosquets d’aunages, il n’y avait qu’un
simple radeau que quelqu’un y avait construit avec des planches et des bidons,
mais les enfants s’y amusaient ferme durant les chaudes journées d’été et les
adolescents y découvraient les premiers frémissements de leur libido. Tout de
suite après, on arrivait au centre du village. Un à la suite de l’autre se
succédaient le cimetière, puis l’église, puis le presbytère, la maison du
pasteur, ensuite l’école, le magasin général, le bureau de poste, l’hôtel, la
maison du propriétaire de l’hôtel monsieur Vernon, le garage des Pitman et
enfin, un peu à l’écart, la « grande maison verte en bas de la côte ».
C’est dans cette maison que nous habitions, ma mère, mon père et mes quatre frères
et sœurs dont j’étais l’aîné. Cette route allait ensuite rejoindre d’autres
villages plus au nord : Chêneville, Lac-Simon, Viceroy, Vendée, La Minerve...
Je ne sais pas trop pourquoi notre maison était verte. Peut-être qu’un
jour mon père (ou mon grand-père) avait eu cette peinture au prix du gros au
magasin général. Le pli était pris et tous les cinq ou six printemps, il
repeignait notre maison en vert, tâche à laquelle, nous les garçons, devions participer.
Lorsque je suis né, mon père travaillait comme « foreman »,
c’est-à-dire superviseur ou contremaître
de chantier au moulin. C’était lui voyait à ce que tout fonctionne bien et qui
réglait les problèmes quand il y en avait. C’était l’un des meilleurs emplois
et une position sociale les plus en vue à l’époque. Le moulin appartenait à de
riches Anglais qui habitaient alors en ville, c’est-à-dire à Buckingham, que
mon père rencontrait tous les deux mois, et sans doute plus souvent durant la
haute saison. Mon père avait eu ce poste parce qu’il comprenait et parlait bien
anglais. S’il parlait anglais, c’était grâce à sa grand-mère, la mère de son
père. Elle avait toujours parlé en anglais à ses petits-enfants et ce jusqu’à
son dernier souffle. Les secrets de famille, dont ne parlait jamais mais qui
s’infiltraient dans notre subconscient par je ne sais quels interstices, laissaient
savoir qu’elle s’était enfuie avec mon grand-père et qu’ils étaient partis se
marier en ville. Quand ils étaient revenus, un an plus tard, la frimousse du
beau bébé qu’elle avait dans les bras avait réconcilié tout le monde.
Ce n’est pas tant aux secrets de famille que je pense aujourd’hui, mais
plutôt à une sorte de déconvenue qui s’est passée dans la petite école du
village.
C’était un bâtiment tout en bois – bien sûr ! – tout peint en blanc,
qui se voyait de loin. Il était presque aussi haut que l’église dans le paysage
du village. Il y avait quatre classes. Au rez-de-chaussée se retrouvaient les deux
classes des petits, ainsi que les bureaux de la direction, et à l’étage, les
deux classes des grands, avec une dernière pièce qui servait de débarras. L’année
d’avant le Canada s’était doté de son propre drapeau et dans chacune de ces
quatre classes, il y avait en un tout neuf que nous venions tout juste de
recevoir. Et chaque matin nous chantions l’hymne national. Il y avait quatre
« maîtresses » comme on disait alors et une secrétaire qui venait le
matin seulement. L’inspecteur de la Commission scolaire venait deux fois par
année, généralement un peu avant Noël, et ensuite pour la remise des prix en
fin d’année. Il n’y avait pas de gymnase dans l’école comme dans les écoles
d’aujourd’hui. Notre exercice physique, nous le faisions dehors durant les
récréations. L’hiver, on patinait sur l’étang gelé. Une fois par semaine aussi,
monsieur Welling, l’homme d’entretien, prenait l’une des classes avec lui et
nous faisait travailler pour « nous dépenser » : un jour à
porter du poids de chauffage, un autre à réparer les clôtures ou encore à les
peindre; d’autres fois il fallait pelleter la neige ou taper du gravier sur le
chemin. Ce n’était pas la première école du village. La première école avait été
construite juste en face de l’église et elle ne contenait qu’une seule classe
et la maîtresse habitait à l’étage. Mais après deux ou trois décennies, avec le
développement rapide du village grâce au moulin, elle était devenue trop petite
et les hommes en avaient construite une autre. L’ancienne école avait
transformée en habitation et à l’époque une veuve, Henriette Pleau, y vivait
encore.
Ce printemps-là, j’en étais à ma dernière année à cette petite école.
Après les vacances, l’automne prochain, je partirais pour l’école secondaire
qui se trouvait à Lachute à quelque trente kilomètres.
Notre maison était à quelques minutes de marche de l’école seulement;
il suffisait monter une petite côte de prendre un tournant, et nous y étions. Nous
y allions à pieds mes frères et sœurs et moi, en toutes saisons que ce soit et peu
importe le temps qu’il faisait.
Moi, j’ai toujours aimé jouer des tours; j’ai toujours était espiègle.
En fait nous, les enfants du village, développions tous, par la force des
choses, pour nous désennuyer, pour briser un tant soit peu la monotonie de nos
existences, un sens de la taquinerie, de la plaisanterie qui allait bien souvent
au-delà des limites de la provocation. Le problème, c’est que la maîtresse de
la deuxième classe des grands, c'est-à-dire les élèves qui terminaient leur
école primaire et qui devaient se préparer pour l’entrée a secondaire,
n’entendait pas à rire. Elle s’appelait Angelina Desjardins. Pourquoi Angelina
? Nous avons toujours été convaincus que ce n’était pas son vrai nom; qu’en
fait, et nous nous transmettions cette information top secret de générations en
générations d’élèves elle s’appelait en vérité Angéline, mais que ça rimait
trop avec gazoline, térébenthine ou avec aubépine, et qu’elle avait ajouté un
« a » pour couper court à toute moquerie. D’un autre côté, il y avait
dans sa famille un Ébénézer, un Herménégilde, une Alzida, un Tancrède, un Théodule...
alors pourquoi ses parents ne l’auraient-ils pas vraiment appelée Angelina ?
Comme j’étais souvent le premier de la classe, on passait plus souvent
qu’à d’autres sur les tours que je jouais; mais étant donné que je manifestais
une solidarité sans faille auprès de mes camarades classe, ceux-ci ne m’en
tenaient pas rigueur. Mais là, il faut dire que je trouvais que toute une année
entière sans pouvoir faire de farce, c’était un peu long pour un farceur de
profession comme moi.
L’année d’avant, un nouveau pasteur était venu s’installer dans le
presbytère et l’un de ses filles Suzanne avait été inscrite dans ma classe.
Elle était douée… et intelligente ! et nous nous faisions une compétition féroce
pour la première place dans chacune des matières au programme.
Angelina Desjardins avait comme vocation première de nous enseigner,
autant aux filles qu’aux garçons, la discipline; elle nous interdisait de
parler en classe, de glousser, de se racler la gorge, de nous lever, de faire
du bruit avec nos chaises et même de lancer des avions en papier; on devait s’assoir
bien droit, lever la main, parler distinctement et poliment, sortir en rang,
avoir les mains – et les ongles ! – propres, ne pas se curer le nez et ne pas
mâcher de la gomme en classe.
Trois ans ou quatre auparavant nous avions découvert au magasin général
cette merveille parmi les merveilles du pays des merveilles, cette délectation
infiniment extatique : de la gomme à mâcher ! Madame Desjardins avait en
horreur cette invention chtonienne, qui se collait dans les cheveux jusqu’à
nous défigurer ou s’amalgamait dans nos estomacs jusqu’à nous empoisonner, et
le fait d’en mâcher – « comme de vulgaires ruminants », martelait-elle
– était pour elle signe de dépravation, de perversion, d’avilissement, même de
débauche qui pouvait entraîner toutes les maladies possibles et imaginables et
notamment et surtout ! la stupidité et la crétinisme. C’était lui faire et
insulte et injure.
Comme je l’ai dit, mes frères et sœurs et quelques autres élèves,
marchions pour aller et pour revenir de l’école ce qui fait que quatre fois par
jour nous passions devant le magasin général, le matin, l’après-midi, et deux
fois à midi à l’aller et au retour. Souvent, nous y entrions en troupeau pour
acheter deux ou trois sous de friandises, ce pourquoi la propriétaire, madame
Besson, faisait semblant de renâcler : bonbons au miel, boules noires,
cloches aux fraises, caramels, morceaux de réglisse qui nous tachaient les
doigts, jujubes, pains d’épice, peppermint, boites de cigarettes en sucre et
gommes à mâcher !...
Mais il fallait être prudent avec les gommes à mâcher, car nul ne
voulait déclencher les foudres mosaïques de madame Desjardins.
Un jour du mois de mai, j’en ai eu assez : j’ai clamé au petit
groupe que nous formions, mes amis de septième année et moi, que je faisais le
pari que je pourrais en mâcher dans la classe sans que madame Desjardins ne me
voit ! Cette stupéfiante fanfaronnade a eu l’effet escompté : il a
provoqué des hauts cris, des quoi, des comment, des impossibles, des t’es fous,
des t’oseras pas, mais, envers et contre tout, j’ai persisté et signé et j’ai
affirmé que je le ferai pas plus tard que cette après-midi : je mâcherai
de la gomme en classe et je ne me ferai même pas prendre !
Inutile de dire que sur le chemin de retour à l’école après notre repas
du midi, j’avais un peu perdu de ma superbe, mais six ou sept de mes
« amis » m’attendaient devant la porte du magasin général et il m’a
bien fallu y entrer et m’acheter la gomme fatidique. Je l’ai mise dans ma bouche
et j’ai commencé à la mâcher.
Pour rentrer en classe, je l’ai mise entre mes dents et ma lèvre
supérieure, et je gardais la bouche fermée. Jusque-là tout allait bien :
madame Desjardins faisait l’inspection de nos mains, pas de nos bouches. Je
reprenais confiance et même mon air crâneur.
Je sentais bien que je gagnerais mon pari. Cependant au bout d’un
certain temps, ma gomme avait perdu de son goût et je commençais à avoir soif;
il fallait que je m’en débarrasse. Mais je ne pouvais la jeter par terre, ni la
coller contre mon bureau. J’aurais pu toujours essayer de la jeter par l’une
des fenêtres ouvertes, mais je n’étais pas sûr de mon coup à cent pour cent
étant placé dans la rangée du milieu. Et malheur à mes oreilles, si madame
Desjardins me surprenait !
C’est alors que m’est venue une idée remarquablement machiavélique.
J’ai discrètement pris ma fronde dans mon bureau – tous les garçons avaient une
fronde en ces jours-là – et j’ai lentement et adroitement visé. Madame
Desjardins était en train d’écrire quelque chose au tableau, je ne me rappelle
pas du tout quoi, mais je sais que TCHAC
!! avec la fronde j’ai envoyé ma gomme se coller sur le tableau, à quelque
cinquante centimètres de la main de madame Desjardins, celle qui était en train
d’écrire !
Était-ce parce que je me sentais invisible que j’avais eu cette idée-là
? Était-ce parce la semaine d’avant ça avait été mon anniversaire et qu’à douze
ans je pouvais tout me permettre ? Est-ce que c’était pour impressionner cette Suzanne,
la fille du pasteur, qui était aussi bonne que moi en classe ?
Quoiqu’il en soit, la main d’Angélina Desjardins s’est immobilisée…
tout son corps s’est figé… de même que la classe au complet : je crois qu’on
entendait les mouches voler. Néanmoins, au bout d’un long moment, elle a continué d’écrire ce qu’elle avait
commencé comme si de rien n’était. J’avais eu le temps de rangé ma fronde.
J’étais sauvé, elle ne pouvait savoir qui lui avait fait un tel affront…
La secrétaire a finalement sonné la cloche de la récréation et nous
nous apprêtions tous à quitter bruyamment la classe pour sortir, et moi à fêter
triomphalement ma réussite et ma totale victoire, quand juste à ce moment-là,
madame Desjardins qui se trouvait je ne sais par quel hasard en arrière de moi,
m’a fait rassoir en appuyant son index vengeur sur mon épaule. Inutile de dire
que j’ai obtempéré.
Une fois la classe vide, elle a simplement dit :
-Au lieu d’aller dehors, tu copieras : « Je ne manquerai pas
de respect envers mes professeurs ».
J’étais bien obligé de le faire. Alors pendant toute la récréation,
j’ai copié : « Je ne manquerai pas de respect envers mes
professeurs », mais moi je me répétais sans cesse : « Mais
comment a-t-elle su que c’était moi ? »
La récréation s’est terminée et les autres élèves sont rentrés. Quelques-uns
m’ont questionné du coin de l’œil, mais je n’ai rien répondu de peur d’aggraver
ma situation. La fin de la journée m’a semblé interminable.
Une fois dehors, mes camarades se sont précipités. Ils voulaient
savoir.
« Alors raconte !
-Bah, elle m’a juste fait faire de la copie.
-C’est tout ?
-Oui, juste ça.
-Mais comment elle a su que c’était toi ?
-J’sais pas; elle a peut-être pris quelqu’un au hasard et c’es tombé
sur moi.
Une récréation en retenue, je m’en tirais à bon compte… que je croyais
!
Mais, le lendemain, le même manège a recommencé : pendant que les
autres s’amusaient et s’époumonaient à l’extérieur, madame Desjardins m’a gardé
dans la classe, durant les deux récréations, et j’ai dû poursuivre mes copies.
Et le surlendemain : même chose tant à la récréation du matin qu’à celle
de l’après-midi ! Je les entendais crier, rire et s’amuser et moi, je devais
rester dedans. Après quelques jours de cette ignominie, je me suis senti
humilié, rabaissé, honteux; en un mot comme en cent : détrôné. Et pour
faire exprès, il faisait un temps magnifique, chaud et beau à souhait. Je me
morfondais, j’enrageais, j’écumais… intérieurement ! Tout le mois de mai
et tout le mois de juin, chaque jour, madame Desjardins m’a obligé à rester à
l’intérieur et à faire de la copie. Je la détestais; je détestais l’école; je
détestais le monde entier. Je rêvais de pouvoir étrangler cette vielle mégère
avec jubilation; j’inventais mille supplices que je lui ferai subir quand le
jour de la vengeance viendrait.
Quand je quittais l’école l’après-midi à l afin des classes, je partais
rapidement sans parler à qui que ce soit. J’avais l’impression que même les
professeurs me regardaient avec compassion. J’avais bien averti mes frères et
sœurs de ne rien dire à mes parents et ils n’ont rien dit, heureusement.
Ce n’est l’avant-dernier jour de l’année scolaire que finalement, à la
récréation de l’après-midi, madame Desjardins m’a permis de sortir. Je n’étais
pas fier de moi et je n’ai parlé à personne, restant prostré seul dans mon
coin. À la fin de l’après-midi, c’était la débandade habituelle et la clameur
généralisée qui annonçaient le vrai début de l’été. À nouveau, je restais à
part, ne pouvant que rentrer d’un pas lent à la maison.
Le lendemain, c’était la remise des bulletins et Suzanne et moi avions
terminé à égalité : cette année-là, il y eu deux premiers prix ! Oui,
d’une certaine façon, j’en étais content. Cependant, je ne m’attendais
absolument pas à ce que madame Desjardins me fasse remettre un prix supplémentaire « Le
prix de la déférence » ! Je me doutais bien voulait dire et je croyais
qu’il consisterait sûrement en un livre ennuyant sur la politesse, la
courtoisie ou encore sur le savoir-vivre ou sur les bonnes manières.
Mais non, pas du tout ! Madame Desjardins m’a offert le roman Le Grand Maulnes, un livre que j’ai
dévoré durant l’été et que j’ai lu et relu je ne sais combien fois depuis.
Avait-elle pressenti que mon imagination débordante rejoignait celle
d’Alain Fournier et qu’elle voyait en moi (ou l’espérait-elle) un futur
écrivain ? Ou encore que mon esprit audacieux me ferait vivre de par le monde des
aventures fantastiques semblables à celle d’Augustin Maulnes ?
Plusieurs fois au cours de l’année suivante, j’ai songé à aller lui
demander, mais j’étais encore trop en colère pour faire cette démarche. Et quand
je me suis décidé, l’année d’après, Angélina Desjardins, avait pris sa retraite
et était déjà partie vivre chez sa fille à Ottawa.
Puis, l’année d’ensuite, la petite école blanche a été démolie pour
être remplacée par une école toute neuve et toute moderne juste à côté de la nouvelle
mairie, elle aussi toute neuve et toute moderne.
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