lundi 20 octobre 2014

Nimushum

                Nous sommes un peuple qui vit de la chasse et de la pêche surtout, de la cueillette et de la culture du sol aussi. Nous vivons en harmonie avec la terre. Nous vénérons le grand Manitou, nous honorons les arbres, les rivières, les lacs, le vent, le soleil. Nous les Naskapis avec les Montagnais sont les membres d’un même peuple, mais eux, ils parlent différemment. On appelle notre langue Innu-Aimun.
Regarde mon garçon, on voit les arbres changer de couleurs, on voit les oies qui partent vers le sud… le froid s’en vient.
Ce sont des signes que l’automne approche, takuatshin on dit. Tu t’en souviens, n’est-ce pas ?
Après viendra l’hiver : pipun.
Et puis ensuite reviendra le printemps, shikuan.
Et enfin c’est le retour de l’été la saison chaude… nipin, c’est ça.
À chaque saison, on peut voir les animaux de la forêt.
Nous sommes un peuple de chasseurs.
Quand on tue un animal on honore sa mémoire, on lui dit merci de nourrir les enfants. On mange son cœur pour avoir sa valeur, son courage, sa force.
Pour le grand original qui vit très vieux, on dit mush.
Pour nommer le loup fort et courageux, c’est makan.
Pour l’ours tout-puissant, on dit pishu
Le rusé et fin renard, c’est matsheshu.
Quant au lièvre rapide et agile que chasse matsheshu, c’est uâpush.
Au fond de la forêt on peut voir aussi le fier porc-épic qui se prépare à dormir durant la froide saison, kaku.
Et au-dessus de tous, volant majestueusement, oui, c’est l’aigle, mitshishu.
Et ceux que tu vois s’envoler vers d’autres contrés, les huards, ce sont les muakuat.
Quand ils volent dans le bleu du ciel, on dit kauasheshkunat.
Quand c’est le bleu de la mer, on dit : kakashteu-uasheshkunat.
Tu aimes ces petits fruits bleus, n’est-ce pas, des bleuets, on dit : inniminana.
Et les framboises, tu les aimes bien aussi, on les appelle : anushkanat.
Après la chasse, après la récolte on fait la fête.  On appelle le chanteur, kanikamusht; et les danseurs, kanismishiht, se mettent à danser.
Et alors on danse autour du feu ! Le feu, c’est kutuan; faire du feu, c’est kutuenanu
Ce jour-là même les enfants comme toi dansent autour du feu, nimuat auassat.
Et nous les aînés, sur nos jambes un peu raides nous dansons aussi, mimuat tshishennuat
           

-Nimushum ! Nimushum ! Viens manger ! Le souper est prêt. Maman t’appelle depuis tout à l’heure, et elle m’a envoyé te chercher.

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